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En 60 semaines chrono !

Les travaux actuels de la commission "développement grand public" de la Fédération, commission dont je fais partie, ont pour objectif prioritaire de dégager les principales actions à mener pour permettre à tout nouveau bridgeur d'accéder plus rapidement au jeu avec un niveau convenable.

Il est difficile pour les petits clubs de zone rurale, de pouvoir mutualiser leur école de bridge avec celles des clubs voisins qui sont souvent trop éloignés.
Et les débutants sont alors directement immergés dans les tournois habituels de leur club, avec leurs rudiments de bridge et les conséquences que nous connaissons.

C'est avec cette problématique que j'ai proposé d'engager une expérimentation pédagogique sur ma zone d'influence, consistant à mettre en place un dispositif rapide d'enseignement, qui permette aux nouveaux bridgeurs qui le souhaitent et qui s'en donnent les moyens, d'acquérir le niveau de bridge nécessaire pour intégrer directement les épreuves habituelles de leur club (tournois de régularité, Trophée du voyage, Roy René etc...), ceci avec de réelles chances d'y figurer honorablement.

Evidemment, la réussite de cet objectif passe pour mes élèves, par l'étude du jeu de la carte et de l'essentiel du contenu du Système d'Enseignement français (SEF 2018) :
- les enchères à deux,
- le maniement des cartes,
- les plans de jeu,
- la signalisation en défense,
- les interventions.

Pour structurer ce projet, je me suis inspiré de la pédagogie du bridge scolaire, où le programme est découpé en "unités de contenu-semaine", logiques et structurées, programme qui doit être bouclé en une durée précise, même si les notions ne sont pas totalement assimilées.

Et pour mener à bien ce véritable défi : faire étudier les connaissances nécessaires, qui ne sont pas peu nombreuses, dans un laps de temps très court, et les faire mettre correctement en pratique, les conditions préalables suivantes ont dû être réalisées :

1) pouvoir proposer un cours "copieux" chaque semaine en présentiel, et donc d'une durée suffisante (environ 3h), avec :
- un module de Mooc associé, destiné en particulier aux absents, qui peuvent retrouver l'essentiel du cours sur Internet,
- des fiches-mémo de synthèse, plastifiées, au format carte bancaire, que l'on peut emmener partout.

2) mettre en place, en parallèle à ces cours en présentiel, un important dispositif à distance de formation-autoformation :
- en plus du Mooc résumant le cours, les élèves disposent de didacticiels, et d'unités de contenu d'exercices à réaliser chez eux pour la semaine suivante (Internet et les Mooc),
- avec la possibilté d'interagir rapidement avec le moniteur (messagerie et téléphone).

3) organiser aussi chaque semaine en présentiel, une ou plusieurs séances d'accompagnement (coaching), sur les enchères et le jeu de la carte, pendant environ 3h, avec deux types précis de donnes préparées :
- celles consacrées à l'application du cours de la semaine,
- celles portant exclusivement sur les révisions de notions déjà vues.

D'abord, ces séances de jeu doivent être organisées avec la plus grande rigueur, pour ne pas introduire d'autres notions que celles du cours :
Les phénomènes "d'empilement de connaissances diverses", produisant dans l'apprentissage, les pires effets de "destructuration".

D'autre part, ces séances de jeu sont essentielles ; car s'il est nécessaire de disposer de temps, pour que les savoirs et les savoirs-faire infusent pour trouver leur ancrage dans un socle construit progressivement, la pratique intensive du jeu "accompagné" au sein d'un groupe homogène d'apprenants, va accélérer le processus de passage de la compréhension à l'appropriation, et conduire à la mise en oeuvre naturelle d'automatismes qui vont libérer le joueur, techniquement et psychologiquement, en lui apportant : confort intellectuel, progrès, et confiance en soi.

4) Il reste le plus important, c'est à dire l'engagement de l'apprenant, ce dispositif d'enseignement ne pouvant prendre sa pleine dimension qu'avec des élèves, à la fois :
- disponibles, acceptant de consacrer au bridge environ 8h de leur temps par semaine,
- assidus, ou compensant leurs absences par l'étude de Mooc à distance,
- motivés, étudiant le cours et réalisant le travail proposé pour la semaine suivante.

60 semaines effectives et 2 stages de synthèse plus loin, c'est à ce prix, qu'en respectant l'engagement précédent, notre nouveau bridgeur pourra intégrer sans complexe, les épreuves habituelles organisées par son club.

Actuellement sur la région bordelaise, deux groupes de 16 élèves participent à cette expérimentation ; les uns dépendent d'un club, les autres font du bridge loisir.
Ils en sont environ à leur 40 ième semaine ...

(document juin 2019)